Trop « Polisse » pour être honnête, le film de Maïwenn est assez lourd finalement, le sujet est trop instrumentalisé pour servir le casting, chacun a « sa scène », mais ça plaira probablement.

La guerre est déclarée : très joli film qui malgré la gravité du sujet a une liberté de ton et une légèreté étonnantes.

Jeanne captive : assez beau mais image et ralentis numériques quand même pas terrible (Philippe Ramos sur scène était insupportable), et puis bon, on en a un peu soupé de Jeanne d’Arc…

We need to talk about Kevin : Tilda Swinton est superbe, très beau film, tant plastiquement que dans les rapports entre la mère et le fils, étonnant de revoir le gamin d’Afterschool dans ce rôle de psychopathe.

La fin du silence : règlement de comptes d’une famille de taiseux au fin fond de la montagne, un premier film très fort, avec des images de brume et de forêts montagnardes saisissantes.

Walk away Renee : très émouvant, une forme baroque mais qui reste pourtant au plus près de son sujet, il faudra que je vois Tarnation décidément…

The-Artist.jpgThe Artist : quand le rieur se tait ! Jean Dujardin cabotine à mort et emporte le morceau, le prix d’interprétation et la Palmdog sont absolument mérités, une bonne comédie populaire et tout en finesse qui a du chien.

17 filles : joli film, sujet original et fort, mais filmé un peu comme La boum.

Take shelter : la fin du rêve américain en mode parano-schizophrène, « a storm is coming »… fort et maitrisé, parabole sur la cellule familiale américaine prise dans la tourmente de la crise économique, vision crépusculaire qui faisait singulièrement écho à Tree of life (il y a d’ailleurs quasiment les mêmes arabesques de nuée d’oiseau dans les deux) et à Melancholia.

Arrêt en pleine voie : très beau film sur l’accompagnement d’un cancer en phase terminale, mais bien sur très éprouvant, malgré un usage « primesautier » de l’iPhone qui rend le film supportable dans la durée (on pense immanquablement au slogan d’Apple : « il y a une application pour tout »).

Les vieux chats : beau film minimaliste sur la vieillesse, une histoire très touchante de réconciliation.

The tree of life : « homélique » ! Ça faisait longtemps que j’étais pas allé à la messe… mais bon c’est quand même très beau, et ça suffit.

Appolonide.jpgL’apollonide : ni vraiment moralisateur ni trop racoleur non plus, un portrait sans fard des maisons closes, plutôt bien avec une fin qui fera inévitablement causer. Seul bémol dans la forme, l’usage absurde des split screen et malheureux de musiques modernes.

Hors Satan : un Dumont sans grande surprise, sans grand intérêt, mais de beaux plans dont il a le secret. Lors de la présentation, Bruno Dumont a eu cette phrase amusante : «le film est projeté en numérique, tourné en 35mm, avec un son mixé en mono ».

Impardonnables : hélas le titre est bien choisi, très mauvais, des images particulièrement moches de Venise.

Le Havre : très joli conte de Kaurismäki, entre réalisme poétique et rockabilly.

The beaver : ça casse pas trois pattes à un castor, mais bon c’est mignon et pas mal fait, ça se laisse voir.

Corpo Celeste : très joli premier film italien dans l’Italie catho profonde.

Tatsumi-Eric_Khoo.jpgTatsumi : étonnant portrait anime du célèbre mangaka créateur du style ekiga, mélange heureux de récits adaptés et biographiques, qui du coup ne cantonneront pas le film aux seuls amateurs du genre, car c’est aussi un film sur le Japon d’après Hiroshima.

Melancholia : après la genèse new age de Terrence Malick, la fin du monde wagnérienne de Lars Von Trier, vraiment très beau et qui pour une fois peut plaire sans rebuter.

La conquête : Durringer sert la soupe à Sarkozy, l’horreur, film incontestablement complaisant et orienté (voir le traitement de Clearstream, du Fouquet’s, de Villepin…).

Hanezu No Tsuki : un Naomi Kawase certes mineur, mais toujours touché par la grâce, conte amoureux et panthéiste sur le Japon originel, le titre de Libé était bien trouvé, « Zen et joli ».

Pater : l’ovni d’Alain Cavalier, politique fiction de comptoir, souvent amusant, le reste du temps un peu ennuyeux, mais une gourmandise et un goût pour la chose politique communicatifs.

L_exercice-de-l_etat.jpgLa piel que habito : Almodovar plutôt pas mal mais bon, thriller totalement abracadabrantesque, du coup assez drôle par moments… et puis le twist du milieu du film sera vite éventé, donc fera perdre beaucoup de son impact au film.

Hara-Kiri : beau mélodrame zen, Japon XVIIe, une 3D qui sert vraiment à rien mais qui fait pas trop mal au crane #Miike3D.

L’exercice de l’État : grand film politique, comédie et tragédie du pouvoir, qui confirme le grand talent et l’intelligence de Pierre Schoeller, qui n’a pu s’empêcher de lancer sur scène une pique à Thierry Frémaux sur le « tribunal des flagrants délires » réuni en urgence pour bannir Lars Von Trier : « pas facile de parler en ce moment en tant que réalisateur de film à Cannes ».

Les_Geants.jpgThis must be the place : un peu décevant pour un Sorrentino car assez classique, mais plutôt bien même si un peu long parfois.

Drive : sur les traces de Michael Mann, avec un supplément de gomme sur le bitume, bon film de genre.

The murderer (The yellow sea) : rythme haletant et tenu comme The Chaser, jeu de massacre hallucinant jusqu’au burlesque, terrible !

Les Géants : magnifique, géant !!! Aussi sinon plus beau qu’Eldorado, deux prix largement mérités, une Nuit du chasseur belge.